
Il y a quelques années, je me souviens avoir entendu les propos suivant :
« La prospection, si un commercial n’aime pas « ça », alors, ce n’est pas un vrai commercial »
Qu’en pensez-vous ?
Moi, je ne sais pas trop ce qu’est que le « ça », que les commerciaux aiment tant. 🤔
Le « ça », comme disait Freud, c’est cette « partie obscure de notre personnalité », qui « tend seulement à satisfaire les besoins pulsionnels, en se conformant au principe de plaisir ». C’est connu, les commerciaux sont de grands enfants, sans aucune limite, aucun « surmoi ».
Rappelons que prospecter, c’est faire de la quantité, répéter inlassablement un script,, rappeler des interlocuteurs injoignables, et surmonter refus et objections incessantes. Sans compter les tâches induites (mise à jour de fichiers, CRM, …). Passionnant, non ? 😴
Ce type de tâche, Daniel Pink les appelle du nom savant de « tâches algorithmiques », sans doute parce qu’elles peuvent être programmées à l’avance. Et la seule source de motivation qui fonctionne dans ce cas est le système de la carotte et du bâton.
Le « ça », c’est peut-être l’argent, le pognon, le fric ?
Une croyance persistante est que les commerciaux forment une espèce à part, qui ne sont intéressés que par l’argent.
Vous y croyez, vous ?
Attention aux syllogismes du type. « Un cheval bon marché est rare », « Tout ce qui est rare est cher », donc « Un cheval bon marché est cher ».
De la même manière :
« Les vrais commerciaux ne sont intéressés que par l’argent »
« Pour prospecter, il faut aimer l’argent »
« Donc un commercial qui n’aime pas la prospection n’est pas un vrai commercial »
J’ose avancer que la vente est tout, sauf une succession de tâches algorithmiques. Elle fait nécessairement appel à l’adaptation à des interlocuteurs et situations différentes, donc à l’intelligence et la créativité.
Donc, non, les commerciaux n’aiment pas çà.
A moins de ne recruter que des commerciaux motivés exclusivement par l’argent.
Un cheval bon marché est cher.

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